Podcast #7 Apprendre avec ou contre l’IA ? La grande bascule éducative de 2025

🎙️ Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans le nouvel épisode de mon podcast ! C’est le numéro 7 et dans nos sociétés occidentales, ça porte bonheur.

Aujourd’hui, on va s’attaquer à un sujet qui clive: l’intelligence artificielle bouleverse-t-elle l’éducation ?Alors que 35 % des jeunes Français utilisent déjà l’IA pour leurs études, comment trouver l’équilibre entre gain de temps, efficacité… et risque de triche, voire de perte de compétences ?

Donc, mon objectif dans cet épisode :

1. Vous donner un panorama que j’espère clair sur ce qui change aujourd’hui dans l’école et la formation grâce (ou à cause ?) de l’IA,
2. Voir comment les étudiants et les enseignants vont se positionner avec ça,
3. Proposer des solutions concrètes pour une IA réellement utile, éthique et inclusive dans l’apprentissage.

Allez, on se pose, on s’installe, on ajuste son casque et… c’est parti pour explorer ensemble  le fabuleux monde de  “IA & Éducation, Révolution ou Risque de Triche ?” 🎧

La rentrée 2025 marque un tournant

On peut pas passer pour cette rentrée à côté de la grosse actu de l’éducation nationale. Car en effet, tous les collégiens et lycéens – ainsi que leurs professeurs – ont accès à une micro-formation obligatoire à l’IA sur la plateforme Pix. Ce dispositif, lancé cet automne, vise plusieurs objectifs, dont  :

1. la sensibilisation des élèves dès la 4e aux bases techniques et éthiques de l’IA
2. l’initiation à la pratique du prompt et à l’esprit critique face aux contenus générés
3. la génération d’un programme personnalisé selon le niveau de chaque élève. Pour celui-là, j’imagine que c’est avec une IA 🙂

Alors, autre news, l’usage autonome de ChatGPT & cie ne sera autorisé qu’à partir de la 4e, et sous supervision pour les plus jeunes ! Si tu es enseignant, tu as aussi accès à des ressources dédiées, via Pix (https://pix.fr/)  ou la plateforme EdTech Magistère,

Alors question ? 

Est-ce qu’on parle révolution pédagogique ici ou outil de plus, au service des enseignants, avec son grand classique “adhésion / rejet”

Ah oui, parce que côté  outils, l’Éducation nationale prévoit même une IA “souveraine” made in France pour aider les profs dès l’année prochaine : préparation de cours, correction, et gestion administrative pourront bientôt s’automatiser… avec une vigilance particulière sur la transparence, la protection des données et les impacts environnementaux.

Je sais pas si la réforme est attendue par les enseignants et encore plus par les familles, mais la réalité est là : 80 % des élèves et 20 % des enseignants disent déjà utiliser une IA générative au quotidien, majoritairement sans accompagnement ni cadre formel jusqu’ici.

“Just” ça !

Du coup, je vous donne quelques chiffres et actus récentes sur le sujet.

99 % des élèves français affirment avoir déjà utilisé une IA générative (ChatGPT ou autre) au moins une fois pour un devoir, et 92 % disent le faire régulièrement, principalement sans cadre pédagogique clair. 9a c’est Go Student qui le dit avec une super étude sur léducation du futur que tu retrouveras en ligne (je mettrai le lien dans la version transcrite du podcast que tu retrouveras sur mon site inpulp.tech 

Et pourtant, seuls 24 % des établissements permettent l’accès à des IA officiellement sur place. Le reste des usages se fait à la maison ou de manière “souterraine”. Donc après le son garage house de Chicago des années 9à, voilà qu’on fait du garage IA, sans garde fou sans cadre, sans accompagnement pédagogique. 

Alors, là permets moi de te le dire, car c’est un sujet, le biais, que j’ai traité dans un podcast précédent, je crois qu’on est là au cueur du sujet. Soit produire du contenu biaisé qui va autoalimenter le dataset de l’IA, et ça en mode boule de neige,

Je continue dans les sueurs froides, ou les nuages d’optimisme, tout dépend de l’angle de vue. Donc,

70 % des enseignants déclarent ne pas avoir été formés sérieusement à l’IA, même si 20 % l’emploient déjà, principalement pour générer des QCM, préparer des cours ou automatiser les corrections. Alors ça, c’est l’académie de Paris qui le dit sur ses serveurs

Et puis, on plonge un peu du côté de la triche. On va pas se mentir, la triche, les cheat codes, les trucs et astuces à la Macgyver, ça a toujours existé. je me rappelle de mon épreuve du bac où on utilisait (pas moi, je précise) des ondes courtes (tu sais le truc des routiers, la CeeBee, pas le blue tooth d’aujourd’hui) pour communiquer entre la salle et la rue, à l’extérieur (coucou JF) Bon bref, pour revenir aux années 2025, on a quoi ?

J’ai donc repéré qu’une lycéenne à Paris a été soupçonnée d’avoir utilisé ChatGPT pour l’épreuve du bac de philo : procédure, enquête… avant d’être blanchie, faute de preuves formelles de fraude. La pauvre, si ça se trouve elle y était pour rien. En tout cas, je pose un sujet de philo au bac 2026. l’IA, l’éthique et la responsabilité morale sont-elles compatibles avec la nature humaine ?” Beau sujet hein, allez l’Éducation nationale c’est cadeau.

Ah, pour prolonger, il faut savoir en plus, et ça c’est une vraie source d’inquiétude chez les enseignants, qu’il existe plein d’outils qui sont là pour humaniser les textes prédits par les IA. Genre Bypass GPT. Bon, la formule gratuite te laisse pas espérer être productif, car c’est limité en nombre de caractères, mais ça fait vraiment le job.

Et surtout, ca peut entraîner un gros sentiment d’impunité chez les élèves qui vont recourir à ces ressources. Certains évoquent même une “industrialisation” de la triche et des retours massifs à l’épreuve manuscrite. Why not en fait ? Je trouve ça génial personnellement de reprendre le 4 couleurs en main. Et de se forcer à faire travailler ses forces vives cognitives. Parce que ça c’est un autre sujet en faveur duquel je milite. l’IA comme outil, oui, clairement. L’IA comme second cerveau qui prendra la place du premier à la fin, clairement non.

(hep quand je dis second cerveau je devrai dire, troisième en vrai, parce que le second cerveau on l’a déjà, il s’agit du ventre. Mais ça on peut en parler dans une autre thématique)

Allez, on ouvre le débat. C’est dommage qu’il n’y ait pas une ligne téléphonique ici. Mais bon tu peux toujours m’écrire à laurent@inpulp.tech pour prolonger la discussion sur ce sujet de l’IA à l’école ou de l’IA et l’école, qui me fascine clairement.

Le gros débat

Alors, pour ou contre l’IA en éducation. Allez les pour, on lève le doigt… Et maintenant, les contre..Si j’écoute Sara, elève en 1ère S à Paris, elle nous dit : “Pour moi, l’IA c’est juste un super assistant. Je gagne du temps, je comprends mieux quand ça me reformule le cours… Mais si tu demandes juste au robot de tout faire à ta place, ça se voit direct, et t’as rien appris.”

Et bien, je trouve, Sara que tu as tout compris. Et je rejoins ton camp, ben oui je mouille le maillot moi aussi. Alors si en plus, tes professeurs encadrent et t’accompagnent dans l’usage de l’IA, là c'est le tiercé gagnant.

Parce que je pense qu’il faut voir l'IA comme un outil qui va pas remplacer l’enseignant mais bien l’aider à créer de nouvelles interactions pédagogiques avec ses élèves. Et moi qui dirige le centre de formation inpulp.tech où l’on enseigne comment utiliser l’IA générative et comment la programmer dans les processus, et bien je trouve ça juste exemplaire.

En fait, on a deux camps qui s’opposent.

Les partisans d’une IA intégrée (et mieux encadrée) défendent l’idée que l’IA permet une réelle personnalisation du parcours, un gain de temps, de nouvelles compétences d’analyse. Pour eux, il vaut mieux former à l’esprit critique et accompagner — comme on l’a fait pour la calculatrice ou Internet — plutôt que de subir et de stigmatiser.

Puis, il y a les sceptiques, voire les inquiets, peut-être même les Cassandre qui alertent sur la “paresse cognitive”, l’industrialisation de la triche, la difficulté à évaluer le vrai niveau des élèves, voire la dilution du sens des diplômes.

Concrètement, plusieurs syndicats enseignants réclament le retour au QCM papier et à l’oral, pendant que d’autres profs réclament plus de formation et moins de sanctions automatisées.

Et si on rassemble les contraires ? Ca me plait bien, cette vision. Tu sais, c’est le bon triptyque des mémoires. thèse, antithèse, synthèse.

Je veux dire par là, qu’on prend le bien de chacun des camps pour créer une feuille de route IA, une espèce voie du milieu qui intègre l’IA dans la pédagogie comme un assistant collaboratif de l’enseignant. Et lui (re)donne un super rôle de transmetteur de connaissances, de développeur de l’esprit critique, de créateur d’usages et de lanceur d’alertes éthiques. Franchement, je suis totalement pour. Avec le salaire et les moyens pour enseigner qui vont de pair. Bien sûr, c’est un gros chantier, mais je militerai facilement en faveur de ça.

🎯 Focus : IA & NoCode, des alliés pour les enseignants… mais à quelles conditions ?

Je vais faire maintenant un petit focus NoCode et IA. en effet, on peut dire que l’intelligence artificielle et les outils NoCode font peu à peu leur entrée dans la trousse des professeurs. Concrètement, on peut d’ores et déjà  par exemple:

1. Générer des quiz corrigés automatiquement en 3 clics (Google Forms, Ksaar, Make…)
2. Créer des fiches de révision personnalisées avec ChatGPT ou Gemini à partir des leçons
3. Monter des mini-applications pour le suivi de compétences sans coder une ligne
4. Organiser des ateliers “prompt engineering” pour apprendre aux élèves à exploiter, critiquer et personnaliser les IA éducatives

C’est plus ou moins simple d’accès. Mais, pour moi, le vrai enjeu, côté enseignants, c’est la montée en compétence :

👉 Formation express, partage de pratiques (Réseau Canopé, Magistère, communautés en ligne), ouverture à la co-création avec les élèves

👉 Vigilance sur la gestion des données, la confidentialité, la sur-sollicitation numérique, et l’éthique des outils utilisés

Et là pour le coup, si tu m'écoutes ou lis la transcription de ce podcast en ce moment, je t’invite sincèrement et chaleureusement à rejoindre ma communauté sur Skool. On s’entraide, on collabore, on apprend, on se forme à l‘IA et au NoCode entre gens sérieux et bienveillants. je te donne le lien : https://www.skool.com/inpulp-academie-nocode-et-ia

Sinon, tu vas retrouver directement l’accès à la plateforme en visitant mon site inpulp.tech 

Coup de Coeur

J’ai juste envie dans cet épisode de vous partager un gros coup de coeur. Pas de coup de blues, pas de coup de gueule, parce qu’on est vraiment au début de l’histoire de l’IA et de l’Éducation Nationale et que ça me semble bien plus intéressant d'illustrer les enjeux par des exemples concrets et reproductibles.

Alors, allez, on regarde le les lycées d’Île-de-France, et les enseignants qui testent actuellement la solution française Nolej IA (primée au BETT 2024). C’est une IA qui permet de transformer rapidement un support de cours classique en modules interactifs : quiz automatisés, vidéos interactives, flashcards, glossaires, etc.

Concrètement, l’enseignant construit son plan de cours et ses exercices grâce à ChatGPT, valide les contenus, puis utilise Nolej pour générer une vingtaine d’activités différentes, le tout accessible aux élèves via l’ENT.

On voit donc bien ici le sens du projet. Celle de favoriser de  la co-création pédagogique : les élèves participent à l'enrichissement et à la personnalisation des parcours, testent eux-mêmes les activités, donnent leur feedback… On a ainsi vu des classes entières collaborer pour créer des quizz, adapter des supports, voire corriger les IA quand les réponses étaient imparfaites.

C’est canon, c’est dans l’air du temps, collaboration éthique, partage de savoirs, apprentissage critique afin de trouver et d’éclairer sa voie dans une société qui produit du très bon comme du très mauvais.

Franchement, le dispositif de cette rentrée a de l’avenir, et j’espère, que dis-je, je souhaite ardemment que le test sera concluant en IDF pour qu'il soit étendu à toutes les académies.

Si vous voulez en savoir plus sur l’expérimentation  de l’ Académie de Paris, et plus largement l’IA dans l'Éducation nationale, il faut lire le dossier de l’Académie de Paris

Conclusion

Pour terminer, je vous recommande la vidéo-reportage publiée fin août par France Culture, qui donne la parole à des enseignants, des élèves, mais aussi à une philosophe de l’IA et à une experte EdTech :👉 L’IA va-t-elle bouleverser l’enseignement ?

On y parle choc des cultures, risques, espoirs, et surtout… comment cette rentrée pourrait marquer une bascule irréversible dans nos façons d’apprendre et d’enseigner.(J’ajoute la fiche récap de Pix dans les ressources du podcast pour les plus curieux !)

Bonnes vibes

👉Voir l’article sur education.gouv

👉 L’IA va-t-elle bouleverser l’enseignement ?

👉 Service public en ligne Pix

👉 Gostudent, l’éducation du futur

👉 Lire l’article de l’Académie de Paris

👉  Le site officiel de nolej.ia